Just Wanna Be Free

La vie sent le bonbon à la chlorophylle, un air de menthe fraîche en moins. Un bruissement de feuilles comme deux verres s'entrechoquant, le tintement du cristal absent. Des graviers roulant sous des centaines de pas lourds, un bruit sourd parvenant aux oreilles des marcheurs de l'après-midi. Des cris d'enfants jouant dans le bac à sable, se balançant de haut en bas rêvant de toucher le ciel. Des mères bien trop inquiètes, se rongeant les ongles devant les cabrioles de leurs progénitures. Des couples, main dans la main, se racontant leurs avenirs entourés de leurs futures enfants. Des étudiants se taquinant, cigarettes au coin des lèvres, un sourire crispé et quelques boutades. Quelques airs de chanson oubliée, un fredonnement à peine perseptible, des doigts qui tapotent un vieux cuir, et une jeune fille le regard perdu dans un spectacle s'offrant à elle. Les après-midi sont des mines d'or, aux allures de zoo abandonné. Des herbes folles, des primates se courant après, des girafes cueillant quelques fruits persistant, des hypopotames se rafraichissant au coeur d'une fontaine bétonée ... J'ai vu des dauphins nager dans un ciel de coton, où des fleurs volaient caressant l'horizon. J'ai vu des arbres pousser remplaçant les gratte-ciel. J'ai vu au fond de l'eau une nuée d'hirondelles. Le parc accueillait des humains plongeant dans leurs petites vies parfaites, quelques jeunes gens faisant exception à la règle, des enfants innocents ne connaissant pas encore ce qui les attends. Les dix-heures trente ont retentit aux quatres coins de la ville, un son différent à chaque cloche d'église. Quelle heure était-il en Ecosse ? Elle se le demandait à chaque instant, s'imaginant dans sa vie de tout les jours, routine à laquelle elle aimait se plier. Le soleil se cacha derrière des bouts de coton gris, privant les passants d'un peu de lumière et de joie de vivre. On avait l'impression de regarder un mauvais film, les nuages défilant à toute vitesse, le vent montant à toute allure. Je cueillie au creux de ma main une brise fraîche. Alors une petite fille aussi belle que nature, me pris par la main et me dis suit cette aventure. Une sensation de pluie fine vint se frotter à ma peau hâlée, laissant une goutte suivre les courbes de mes doigts, de ma paume, de mon poignet pour aller se nicher dans du cachemire gris pur. Puis une seconde goutte, vint se joindre à la première, caressant de près ma chair, suivit par quelques autres laissant place bientôt à une pluie torentielle, me privant de la chaleur des rayons du soleil. Des enfants attrapés par la main à la volée, des gens qui courent s'abritant avec ce qu'il trouveront sur leurs chemins. Le parc se vide, le bruit des clapotis des pas vinrent résoner aux oreilles de notre jeune demoiselle. Des cris, des rires, des flaques d'eau et une pelouse détrempée. Elle m'emmena au loin avec une douceur sans fin. Et ses bouclettes dorées dégageaient ce parfum, qui depuis des années guidait ce chemin. Je me suis s'arrêtée, accueillant chaque gouttes de pluie sur ma langue, me lacérant le visage sans fin. Des bras tendus, un corps immobile, une tête vers l'arrière laissant quelques cheveux suivrent la cadence du vent. Une petite fille ... Oui, on aurait dit une petite fille.